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Multimètre

Un multimètre ordinaire est un appareil de mesure qui permet de mesurer trois grandeurs :

  • La tension, exprimée en volts.
  • L'intensité, exprimée en ampères.
  • La résistance, exprimée en ohms.

En pratique, on mesure souvent des tensions, moins souvent des résistances, et encore moins souvent des intensités.

L'appareil a des limites qu'il ne faut pas dépasser, sinon il peut s'endommager et blesser son manipulateur. Il est prévu pour les tensions que l'on rencontre habituellement dans les domiciles, dans les voitures, et les appareils électro-ménager. Mais il faut aussi s'en servir correctement.

Le multimètre contient généralement trois emplacements pour brancher les deux fils des électrodes. Il ne faut pas se tromper, sinon le multimètre peut griller.

Sommaire
Mesure d'une tension
Mesure d'une intensité
Mesure d'une résistance
Test d'une continuité

Mesure d'une tension [Modifier]

Pour mesurer une tension :

  • Raccorder le fil de l'électrode noire, au point noté "Com" comme "commun" ou "neutre".
  • Raccorder le fil de l'électrode rouge, au point noté "V", comme "Volt".
    Il ne s'agit pas du même point que celui pour mesurer une intensité, mais c'est souvent le même point que pour une résistance.
  • Tourner la molette de sélection sur l'une des options concernant la tension, généralement notée "V" comme "volt".
    Parmi les options notées "V" certaines sont pour le courant alternatif, noté avec une petite vague, une sinusoïde, et d'autres pour le courant continu, noté avec un trait horizontal et des points en dessous.
    Il arrive que plusieurs options soient possibles en fonction d'une échelle de valeur, par exemple "500V", "200V", "20V", "2000mV", "200mV". Il faut choisir au départ l'option la plus forte, puis baisser, jusqu'à obtenir un nombre qui ne soit pas 0 ni 1 tout à gauche. Par exemple, on tournera la molette sur "500V" en premier, puis sur "200V", etc. Si on se mettait tout de suite sur "200mV" et que la tension soit beaucoup plus forte que prévue, alors cela pourrait endommager le multimètre.
    Le nombre indiqué est la valeur maximale. Donc pour tester du 220 V, on choisira "500V" et non pas "200V" qui serait insuffisant.
  • S'approcher d'un dispositif qui est allumé.
  • Placer les électrodes en parallèle par rapport à ce que vous voulez mesurer.

Mesure d'une intensité [Modifier]

On peut la deviner si on connait la puissance et la tension. Par exemple, une ampoule de 2 watts soumise à une tension de 1 volt pompe 2 ampères.

Il est préférable d'utiliser une pince ampèremétrique. Malgré tout, voici comment procéder avec un multimètre.

  • Placer les électrodes en série dans votre circuit. Cela oblige à couper le circuit en deux pour placer les électrodes entre les deux moitiés. Ce découpage est rarement souhaitable. Une pince ampèremétrique l'évite.
  • Raccorder le fil de l'électrode noire, au point noté "Com" comme "commun" ou "neutre".
  • Raccorder le fil de l'électrode rouge, au point noté par la lettre "A" comme "Ampère".
    Il ne s'agit pas du même point que celui pour mesurer une tension ou une résistance.
    Il peut arriver qu'il y ait plusieurs points, par exemple un qui est noté "mA" et un qui est noté "10A". Il faut choisir celui qui convient en ayant une idée à priori de l'intensité. Si on ne sait pas, il faut choisir le plus grand au début et voir si on obtient un résultat.
  • Tourner la molette de sélection sur l'une des options concernant la tension, généralement notée d'une lettre oméga.
  • Faire la mesure sur un circuit qui est en fonctionnement.

Mesure d'une résistance [Modifier]

Pour mesurer une résistance :

  • Raccorder le fil de l'électrode noire, au point noté "Com" comme "commun" ou "neutre".
  • Raccorder le fil de l'électrode rouge, au point noté par la lettre grecque oméga pour Ohm.
    Il ne s'agit pas du même point que celui pour mesurer une intensité, mais c'est souvent le même point que pour une tension.
  • Tourner la molette de sélection sur l'une des options concernant la tension, généralement notée d'une lettre oméga.
  • S'approcher d'un dispositif qui est éteint, sinon la mesure sera faussée.
  • Placer les électrodes en parallèle par rapport à ce que vous voulez mesurer.

Le multimètre envoie du courant, qui vient de sa pile interne.

D'ailleurs, cela permet de voir aussi si un condensateur se charge et se décharge, en mettant les électrodes, en attendant un certain temps puis en inversant les électrodes. Mais cela peut être dangereux si le condensateur vient à se décharger brusquement. Un capacimètre est plus adapté pour tester les condensateurs.

Test d'une continuité [Modifier]

Pour détecter la continuité :

  • Raccorder le fil de l'électrode noire, au point noté "Com" comme "commun" ou "neutre".
  • Raccorder le fil de l'électrode rouge, au point noté par la lettre grecque oméga pour Ohm, qui est généralement le même point que pour mesurer une tension.
  • Tourner la molette de sélection sur l'option indiquant un son comme une note de musique ou des arcs de cercle.
  • S'approcher d'un dispositif qui est éteint.
  • Placer les électrodes en deux points d'un circuit.
  • Si ça sonne, il y a continuité entre les deux points.

La "continuité" est le contraire de la "coupure".

La continuité concerne la possibilité de mouvement des électrons d'un point A à un point B. Cela n'a pas de rapport avec le fait que l'alimentation soit en courant continu ou en courant alternatif, ou même éteinte.

Le test de la continuité s'apparente à la mesure d'une résistance. Si la résistance est faible, typiquement inférieur à 5 ohms, alors cela signifie que le courant peut passer, donc qu'il y a une continuité. Au contraire, si la résistance est très forte, par exemple équivalente à celle du plastique ou de l'air, alors on considérera qu'il n'y a pas de continuité (sauf si on s'intéresse aux éclairs).

Le test de la continuité est souvent utilisé, non pas pour détecter une coupure, mais pour savoir si une extrémité d'un fil, typiquement dans une prise de courant ou une douille d'un éclairage, est relié à une autre extrémité dans un tableau électrique ou dans une boite de dérivation. La vérification visuelle n'est pas possible quand le fil passe derrière une cloison ou est enterré. Quand il y a plusieurs fils, on ne peut pas se fier à leur couleur, car il pourrait y avoir un raccord caché avec changement des couleurs.

Si la distance est grande entre les points A et B, comme c'est le cas entre un tableau électrique et une prise, on pourra brancher une grande rallonge sur la prise, et ramener l'autre extrémité de la rallonge à côté du tableau, afin de tester la continuité entre le fil du tableau et un fil de la rallonge. Le mieux est donc de faire ce test à deux personnes, une près de la prise à tester, et l'autre près du tableau électrique. Si on est seul, il faudra débrancher l'extrémité du fil inconnu, le connecter à la rallonge de test par un wago ou un domino, puis le rebrancher après le test. C'est une méthode lente, fastidieuse, et qu'il faut faire avec soin.

En théorie, un test de continuité est facile à faire. Mais en pratique, ce n'est pas évident :

  1. Il ne faut pas oublier la mesure de sécurité élémentaire consistant à ne jamais toucher un fil dans lequel circule un courant, sauf avec un outil protégé. Donc, il vaut mieux faire les tests de continuité en ayant coupé le courant au disjoncteur de branchement principal de l'habitation. Il est risqué de couper le courant en abaissant seulement quelques disjoncteurs sectoriels.
  2. Le test produit des résultats qui ne sont pas toujours faciles à comprendre.
    1. Si on a aucun son de continuité, alors qu'on s'attendait à en avoir, cela peut venir d'un mauvais raccordement entre le fil à tester et la rallonge de test, ou bien un mauvais appui de l'électrode sur l'autre extrémité à tester. Par exemple, la rallonge s'est déconnectée, ou bien on pointe l'électrode sur une vis d'un domino ou d'un porte-fusible ou d'un disjoncteur, mais en étant un peu de travers et donc en ne touchant pas correctement le bon point.
    2. Si on obtient un son de continuité en plusieurs points, alors qu'on s'attendait à n'en entendre qu'en un point, cela vient de ce que les fils sont davantage interconnectés qu'on ne le pensait.
      1. Si on teste un fil inconnu qui est un fil de neutre, sur une installation un peu ancienne, alors on aura plusieurs tests positifs puisque les neutres sont reliés ensemble. Pour éviter cela, il faudrait tester en débranchant chaque fil de neutre du tableau électrique que l'on teste. Il arrive même que les neutres soient connectés entre eux au niveau des boites de dérivation, ou dans le fond des prises.
      2. Si on teste un fil inconnu qui est un fil de phase, on peut peut avoir plusieurs tests positifs. Cela arrive, par exemple, quand on a oublié d'abaisser les disjoncteurs individuels, car les phases sont reliées entre elles en passant par les fusibles s'ils sont enclenchés.
  3. Parfois, on ne trouve pas de continuité à cause d'un interrupteur sur le trajet, par exemple si on veut voir quel fil au niveau du tableau électrique relie quel fil au niveau d'un plafonnier. Dans ce cas, il faut tester avec l'interrupteur du plafonnier dans sa bonne position. Et c'est encore pire quand il y a plusieurs interrupteurs, par exemple pour un va et vient d'une lumière d'un escalier, sans parler des cas particuliers des minuteries d'escalier, des disjoncteurs heures creuses et d'éventuels fusibles dans un tableau secondaire que l'on n'aurait pas pris en compte.
  4. Les tests se faisant souvent dans des recoins sombres, et le courant étant coupé pour des raisons de sécurité, cela oblige à se munir d'une lampe de poche à piles, ou d'une baladeuse à piles. Cette lampe glissera, probablement au mauvais moment selon la loi de Murphy, parfois même tombant sur des fils électriques, les faisant sortir de leurs connecteurs, ou se toucher. Une lampe frontale attachée à un bandeau, une casquette ou un casque, est l'idéal, ou alors avoir un assistant qui vous tient une lampe. Eviter de se servir d'un téléphone portable en guise de lampe, car il pourra se mettre à sonner et vibrer, vous le faisant lâcher des mains.
  5. Les fils ne sont pas toujours dénudés là où on voudrait faire le test. Par exemple, il arrive qu'on voudrait juste connaitre la continuité pour des fils de part et d'autre d'une cloison, car on peur avoir plusieurs fils de la même couleur qui entrent et sortent de la cloison. Souvent, il faudra s'éloigner d'une assez grande distance de la cloison pour trouver une extrémité dénudée des fils à tester. Une solution destructrice serait de couper les fils près de la cloison et de les raccorder ensuite à l'intérieur d'une boite de dérivation, mais ce n'est pas conseillé.
  6. Les électrodes des multimètres sont souvent de simples pointes, au lieu de crochets qui agripperaient facilement les fils. Donc, les pointes glissent et ne sont pas faciles à tenir avec les deux mains d'une seule personne, qui en plus doit tenir le multimètre. On trouve des électrodes vendues séparément. Evidemment, pour changer facilement d'électrodes, il ne faut pas que le multimètre aient ses électrodes déjà soudées à l'intérieur.
  7. Le multimètre n'est pas toujours facile à tenir. On peut faire l'erreur de choisir un modèle perfectionné, qui aurait l'inconvénient d'être trop grand et trop lourd. Il est préférable d'avoir un multimètre léger, petit, aux bords pas trop arrondis, qui a des systèmes d'aide à la fixation, comme par exemple, une lanière, des crochets, du velcro, etc. Le velcro peut être ajouté, d'un côté sur le multimètre, de l'autre côté près du tableau électrique, ou sur une manche pour que le multimètre devienne comme une montre.


Catégorie : Electricité.