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Pierre Petit 1598-1677

Pierre Petit (1598-1677), est intendant des fortifications, physicien amateur, et adversaire de René Descartes.

Sommaire
Famille
Activité
Homonymes au 17e siècle
Notes

Famille [Modifier]

Il est né à Montluçon en décembre 15981. Son père s'appelle comme lui, Pierre Petit. Il est Contrôleur en l'Election de Montluçon. Sa mère est Marie Bauvellas2. Il est baptisé dans l'église Notre-Dame de Montluçon2. Il a un frère, Antoine, né le 20 février 1603, qui entrera dans la Congrégation de l'Oratoire2, le 12 mai 16293 et décédera à Rome le 4 aout 16532. Il a deux soeurs : Antoinette qui se mariera à Pierre Caille, bourgeois de Montluçon ; et Gabrielle qui sera religieuse au couvent de St Bernard à Montluçon2.

Activité [Modifier]

Le 30 juin 1625, il obtient un privilège pour la publication d'un ouvrage intitulé L'usage ou le moyen de pratiquer par une regle, toutes les opérations du compas de proportion4. L'impression commence en 1628, est interrompue, et s'achève le 12 janvier 16344.

Par un acte du 8 mai 1626, Pierre Petit acquiert la charge détenue par son père de Contrôleur en l'Election de Montluçon2. Il la revend le 5 avril 16332.

Il s'installe à Paris à partir de 1633. Il rencontre le Père Marin Mersenne, Pierre Gassendi. Il mesure le poids et l'indice de réfraction de plusieurs liquides et de plusieurs pierres précieuses4.

Il est intendant des fortifications3, notamment envoyé en Italie et en Normandie pour superviser quelques constructions.

En 1638, en réaction au Discours de la Méthode de Descartes, il critique sa partie sur la Dioptrique5, soutenant que les verres sphériques sont aussi bons que les verres hyperboliques6, et que l'on pourrait obtenir un grossissement tout un gardant un large champ visuel7. Il n'est pas non plus d'accord avec ce que Descartes a écrit sur l'existence de Dieu et sur la séparation de l'âme et du corps64. Il déclare avoir le soutien des Capucins8. Pierre Petit rédige un petit traité manuscrit contre Descartes9. Mersenne insiste pour que Descartes lui réponde, mais il n'en a pas envie. Finalement, le 30 avril 1639, Descartes explique crûment : "Il faut laisser abbayer les petitz chiens sans prendre la peyne de leur resister", et il reprend cette comparaison dans une lettre à M. de Beaune du 30 avril 1639 : "ie croirois auoir mauuaise grace de m'arrester à poursuivre vn petit chien, qui ne fait qu'abbayer contre moy, & n'a pas la force de mordre.". Pourtant Pierre Petit avance tout de même quelques idées intéressantes. Par exemple, l'évidence de Dieu pourrait venir du conditionnement dès le plus jeune âge : "avant mesme de sçavoir parler ny marcher, on nous mène aux Eglises, on nous faict joindre les mains, on nous met à genoux, on nous faict battre la poictrine, en un mot on nous grave et on nous imprime si avant une divinité dans l'esprit que ce seroit se dépouiller de sa propre nature ou quitter son tempérament que d'en perdre l'idée.". Pour la distinction que l'on fait entre les rêves et le réveil, Pierre Petit invoque la raison plutôt que l'intervention divine. Pour la résolution du problème de Pappus, il note que Descartes a employé une méthode algébrique plutôt qu'une méthode géométrique comme il l'annonçait. Au passage, Pierre Petit critique aussi Guez de Balzac, parce qu'il a promis une série de livres extraordinaires mais n'a donné que Le Prince qui est décevant. Ailleurs, Pierre Petit critique aussi à Fermat5.

Il fait plusieurs observations astronomiques : le 20 février 1636, une éclipse de lune à Traona, au nord de l'Italie ; le 1er juin 1639, une éclipse de soleil ; le 18 octobre 1641, une éclipse de lune4.

Il se marie vers 1640 avec Marie Dupuy du Tillout, fille de Gilles Dupuy du Tillout, sieur du Portail, conseiller du roy et intendant des fortifications3. Sa femme meurt le 7 octobre 1665 à Paris et est inhumée à St Germain l'Auxerrois3.

Le 8 mai 1642, il devient Ingénieur et géographe du roi2.

En 1646, à Rouen, il fait des expériences sur le vide4.

Il décède le 20 aout 16773. Il est inhumé à Lagny sur Marne, où sa fille, nommée Marie Elizabeth, était religieuse3.

Homonymes au 17e siècle [Modifier]

  • François Petit (c. 1580-1664), seigneur de Passy, d'Estigny, Ravannes près Moret, et Villeuneuve sous Dammartin. Il fut secrétaire du roy. Il épousa Magdelaine de Louvancourt (c. 1610-1675)10.
  • Antoine Petit, seigneur de Passy et d'Estingy, doyen des conseillers du Parlement de Metz10. Il est le fils de François Petit.
  • Michel Petit, seigneur de Ravannes, trésorier de France10. Il est le fils de François Petit.
  • Gabriel Petit (-1701), chanoine de l'église Notre-Dame de Paris, abbé de St-Vincent de Besançon, conseiller clerc au Parlement de Paris le 5 aout 166710. Il est le fils de François Petit.
  • François Petit, seigneur de Villeneuve et de Ravannes, secrétaire du roy, puis conseiller en la Cour des Aides, marié avec Marie-Anne Foucault (c.1648-1733)10. Il est le fils de François Petit.
  • Nicolas Petit, seigneur d'Estigny, conseiller au Grand-Conseil10. Il est le fils de François Petit.
  • Magdelaine Petit, mariée à Etienne Chabenay, seigneur de Bonneuil10. Elle est la fille de François Petit.
  • Marie-Elizabeth Petit, mariée à Pierre-François Gilbert (-1679), seigneur de Voisins, conseiller au Parlement de Paris10. Elle est la fille de François Petit.
  • Marguerite Petit, religieuse à Popaincourt10. Elle est la fille de François Petit.
  • Catherine Petit, religieuse à Popaincourt10. Elle est la fille de François Petit.
  • Marie Petit, mariée à Nicolas Méliand (-1696), conseiller au Parlement de Paris10. Elle est la fille de François Petit.

  • Antoine Petit, seigneur de Passy et d'Estingy, conseiller au Parlement de Paris le 1er avril 168910.

  • Etienne Petit, conseiller au Parlement de Normandie, marié à Marie Versoris, fille de François-Frédéric Versoris11.

  • Pierre Petit, seigneur de La Borde, capitaine général des Guides de France, camps et armées du roy, marié à Marie Garrault12.

  • Nicolas Petit (-1710), seigneur de Villeneuve, président en la cour des Aides de Paris, marié avec Anne Neiret13.

  • Pierre Petit (1617–1687), médecin et écrivain.
  • Jean-Louis Petit (1674-1750), chirurgien14.

  • Marie Petit (1665-1720), fille d'un avocat et d'une blanchisseuse. Elle tient une maison interlope à Paris, rue Mazarin, en 1702. Elle se lie à Jean-Baptiste Fabre, négociant à Marseille, avec qui elle voyage en Perse15.

  • Samuel Petit (1594-1643), professeur à Nîmes, historien, orientaliste.

  • Louis Petit (1615–1693), poète normand.

  • Claude Le Petit (c.1640-1662), poète satirique.

  • Pierre Le Petit (c. 1617-1686), imprimeur parisien.

Notes [Modifier]

1. Wikipedia en français (en mars 2018) le fait naitre le 1er décembre. Claude Jordan le fait naitre le 31 décembre qui est le jour de son baptême. Cornelis de Waard reprend la date du 31 décembre, en signalant que d'autres le font naitre le 8 décembre.
2 a b c d e f g h. Claude Jordan, Suite de la clef ou journal historique sur les matières du tems, Paris, 1738, pages 147 à 148.
3 a b c d e f. Claude Jordan, Suite de la clef ou journal historique sur les matières du tems, Paris, 1738, page 4.
4 a b c d e f. Revue de métaphysique et de morale, janvier-mars 1925, A32 N1, pages 53 à 69.
5 a b. Lettre de Descartes au Père Mersenne du 31 mars 1638.
6 a b. Lettre de Descartes au Père Mersenne du 27 mai 1638.
7. Lettre de Descartes au Père Mersenne du 11 octobre 1638.
8. Lettre de Descartes au Père Mersenne du 27 juillet 1638.
9. Ce petit traité contre Descartes sera retrouvé et publié en 1925 par Cornelis de Waard dans la Revue de métaphysique et de morale, janvier-mars 1925, A32 N1, pages 70 à 89.
10 a b c d e f g h i j k l. Michel Popoff, Prosopographie des gens du Parlement de Paris, Paris, 2003, tome 2, page 844.
11. Michel Popoff, Prosopographie des gens du Parlement de Paris, Paris, 2003, tome 2, page 1003.
12. Michel Popoff, Prosopographie des gens du Parlement de Paris, Paris, 2003, tome 1, page 591.
13. Michel Popoff, Prosopographie des gens du Parlement de Paris, Paris, 2003, tome 1, page 539.
14. Michel Popoff, Prosopographie des gens du Parlement de Paris, Paris, 2003, tome 1, page 475.
15. Pillorget, France Baroque, France Classique, Dictionnaire, Paris, 1995, page 923.


Catégories : Grand siècle, Célébrité.